Sanctuary, de William Faulkner. “A path to the spring”. La retraduction à l’épreuve de la tension narrative.
Soutenance de la thèse de doctorat de M. Yvan Drion
« Sanctuary, de William Faulkner. “A path to the spring”. La retraduction à l’épreuve de la tension narrative »
Résumé : Si les versions des romans de Faulkner, devenues canoniques et entrées dans la Pléiade, sont le fruit de nombreuses révisions, aucune retraduction complète n’a encore été publiée à ce jour. Cette consécration ne dispense pourtant pas d’une réflexion sur la lecture qu’en donnent ces versions. La difficulté, pour les traducteurs, de restituer la part d’inachèvement et d’indétermination constitutive de l’écriture faulknérienne transparaît dans la rationalisation et la clarification du texte, des tendances déformantes majeures. D’autre part, la pluralité de traducteurs ayant contribué à ces versions ne permet pas d’en avoir une vision suffisamment uniforme et cohérente. Cette thèse a pour objet de réfléchir à une nouvelle traduction de Sanctuary, le premier roman de l’auteur paru en France et traduit en 1933 par Raimbault et Delgove. En rompant avec les codes de la littérature policière, le récit se construit par le retardement de l’action, source de la tension narrative. L’étude approfondie de la poétique du roman, puis l’analyse des choix de la traduction existante nous ont conduit à porter une attention particulière à la syntaxe, aux discontinuités du récit et à sa part d’inachèvement, et à envisager une traduction de la lettre susceptible de reproduire cette tension. Le présent de narration apparaît comme une alternative aux temps de clôture du passé français. Il coïncide avec l’indétermination de la narration elliptique et l’expérience traumatique des personnages, tout en préservant l’instabilité du temps faulknérien et la dimension phénoménologique de son écriture. Il rend également perceptibles les effets de l’irrésolution et de la fascination propres au roman.
Jury :
- Camille FORT (Université de Picardie Jules Verne ; rapportrice)
- Aurélie GUILLAIN (Université Toulouse-Jean Jaurès)
- Frédérique SPILL (Université de Picardie Jules Verne ; co-directrice)
- Benoît TADIÉ (Université Paris Nanterre ; rapporteur)
- Anne-Laure TISSUT (Université Paris Nanterre ; co-directrice)
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