Renaissance de Harlem et Black Arts Movement : la construction d’un canon littéraire africain-américain
Yohann Lucas est maître de conférences en civilisation états-unienne à l’université de Rouen Normandie (ERIAC UR 4705).
Comment naissent les classiques littéraires ? Aujourd’hui, les noms de Toni Morrison, James Baldwin, Zora Neale Hurston ou encore Langston Hughes semblent aller de soi lorsque l’on évoque la tradition noire américaine. Pourtant, cette dernière n’a pu exister dans l’espace éditorial et culturel états-unien qu’au prix d’inlassables efforts de la part d’artistes ou d’éditeurs et éditrices de magazines et d’anthologies, afin de produire, promouvoir et légitimer une littérature qui était fréquemment perçue comme marginale et, partant, inférieure. Entre publications à succès et échecs commerciaux et critiques retentissants, la littérature noire s’est déployée du ghetto de Watts à Los Angeles au Lafayette Theater de New York, de la prison d’Attica aux départements de Black Studies de prestigieuses universités de l’Ivy League, portée tant par d’illustres autrices et auteurs que par de simples anonymes recherchant l’accomplissement d’une libération individuelle sinon collective. S’appuyant sur une vaste histoire éditoriale qui s’étend du Harlem des années folles à la période des mobilisations Black Power, Yohann Lucas retracera le parcours incertain de multiples œuvres qui au gré des époques ont été encensées ou ignorées. Seront ainsi disséqués les mécanismes culturels, éditoriaux et théoriques qui ont présidé à l’établissement d’un canon littéraire noir états-unien au XXesiècle.
La répondante sera Amélie Macaud, maîtresse de conférences en littérature états-unienne.
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