Cette présentation a pour but de faire le récit d’un double parcours : celui d’une recherche – celle qui m’a conduite à aborder le modernisme de l’écrivaine anglaise Virginia Woolf d’abord à partir de la question du « nouveau » et de l’expérimentation formelle, puis à partir des liens entre écriture littéraire, histoire littéraire, et historiographie – et celui d’une intellectuelle, Virginia Woolf, dont l’œuvre (fiction et essais) nous invite à nous pencher sur la profondeur de ces mêmes liens. Ce double parcours sous-tend l’écriture de l’ouvrage que j’aimerais présenter : Virginia Woolf’s Unwritten Histories: Conversations with the Nineteenth Century (Routledge 2022). Dans ce livre, j’explore en effet les relations entre le modernisme de Woolf, son féminisme, et sa compréhension de l’histoire comme laboratoire de savoirs et pratique d’écriture, relations qui lui ont permis de négocier son héritage, de trouver sa place parmi les modernes en tant que femme artiste et intellectuelle, et d’élaborer sa poétique du « nouveau » : non pas comme une rupture radicale, mais comme le résultat d’un processus de désécriture et de réécriture des orthodoxies historiographiques traditionnelles.
Anne Besnault est maîtresse de conférences en littérature britannique des XIXe et XXe siècles à l’université de Rouen Normandie (ERIAC UR 4705).
La répondante sera Claire Gheeraert-Graffeuille, professeure de littérature britannique de la Première Modernité.