Les paradoxes du commerce du coton anglo-américain (1873-1903)
29 novembre | 14h00 - 18h00 CET
Édouard Guionnet soutiendra sa thèse intitulée « Les paradoxes du commerce du coton anglo-américain (1873-1903) » à l’université de Rouen Normandie le 29 novembre 2024 à partir de 14h00.
Résumé : En 1894 est inauguré le Manchester Ship Canal qui relie la métropole industrielle du Lancashire à la mer, la transformant ainsi en ville portuaire. À travers la formulation de paradoxes liés au commerce du coton anglo-américain, l’auteur analyse les raisons qui ont poussé la capitale industrielle de Cotonnia à se donner un destin maritime, alors que le 2e port d’Angleterre n’est situé qu’à une trentaine de miles de Manchester ? Notre argument repose sur l’hypothèse que l’industrie cotonnière locale est à l’origine du projet dont la promotion a débuté au début des années 1880. Ce point de vue va à l’encontre de l’opinion de spécialistes du Ship Canal tels que Douglas Farnie et Ian Harford qui estiment que l’influence du lobby cotonnier de Manchester a été longtemps surestimée. Pourtant, nos recherches sur le canal nous ont conduits à conclure que l’industrie cotonnière, et en particulier les filateurs, sont les catalyseurs du projet. Ces derniers étaient très mécontents de la commercialisation du coton aux États-Unis et à Liverpool. Le second port de l’Empire, où se trouvait le siège, qui réglemente à l’époque le commerce du coton local et international, ne parvenait pas à réguler les dysfonctionnements qui minaient le négoce du coton, conduisant à la dégradation du coton brut expédié aux filatures. Cette thèse rend compte des problèmes endémiques qui affectent chaque étape du commerce du coton, depuis la culture de la matière brute jusqu’à son acheminement aux filatures anglaises. C’est l’insatisfaction des filateurs qui a conduit ces derniers à vouloir s’émanciper du port de Liverpool en créant un port à Manchester, ainsi que des institutions commerciales capables d’amener les importations de coton jusqu’à la « Rome de la Cotonnie ».
Jury :
- Mme Emmanuelle DE CHAMPS DE SAINT-LÉGER (Université de Cergy-Pontoise ; rapportrice)
- M. Stéphane GUY (Université de Lorraine ; examinateur)
- Mme Catherine HEYRENDT (Université de Reims Champagne-Ardenne ; examinatrice)
- M. John MULLEN (Université de Rouen Normandie ; directeur de thèse)
- M. Tri TRAN (Université de Tours ; rapporteur)
- Mme Géraldine VAUGHAN (Université de Lille ; examinatrice)