L’écrivain Thomas Bernhard (1931-1989) se plaisait à évoquer son « cachot », une ferme dans un hameau en Haute-Autriche. Il en avait fait l’acquisition pour se retirer hors du monde, afin de se consacrer à son art. Comme dans les romans, la bâtisse deviendra le lieu de l’écriture et de la pensée. Pour un auteur lourdement endetté, elle sera aussi l’incitation à écrire. Au fil des années, l’écrivain se fait bâtisseur, inscrivant dans l’ordonnancement des lieux et des choses les traces muettes de sa pensée. La présence obsédante du grand-père maternel, écrivain du terroir et éveilleur du jeune enfant au monde des lettres, confère au lieu une double dimension privée et intertextuelle. Dans un geste de défi, l’écrivain s’est fait paysan, jusqu’à s’insérer dans une lignée séculaire de propriétaires terriens et à réaliser un héritage littéraire. Contempteur d’une certaine Autriche urbaine, brune ou amnésique, l’auteur s’était créé un univers rural idéal, perdu dans la campagne autrichienne qu’il affectionnait. Parce que les pierres étaient destinées à lui survivre, Thomas Bernhard a fait d’Ohlsdorf son testament spirituel, son texte lapidaire à la géométrie parfaite. Autour de photographies inédites, l’ouvrage propose au lecteur de parcourir la ferme d’un écrivain, sa vie et son oeuvre.
Aut·eur·rice(s) : Jean-Marie Winkler
Éditeur : Éditions Tirésias
Collection : Lieu est mémoire
Pays : France
Date : 01/03/2013
Langue(s) : fra
Nombre de pages : 67
ISBN-13 ou ISSN : 978-2-915293-76-7